Andy

Andy

Cuisinier

Je suis Majeur Andy, jeune passionné de cuisine âgé de 23 ans et je suis français d’origine guadeloupéenne. J’ai grandi sur cette île, la Guadeloupe, que l’on appelle KARUKERA, l’île aux belles eaux. Cela fait bientôt cinq ans que j’ai quitté mon papillon pour la métropole,  le nouveau monde :  un aller simple, une valise et me voilà à Paris, avec un rêve en tête :  devenir un Chef.

Ma vocation pour la cuisine est née tout d’abord du fait que j’ai toujours aimé manger les bons plats que cuisinaient mes grand-mères. J’étais celui qui prenait toujours une deuxième assiette. Certains disaient que j’étais gourmand, mais ma tante ne voyait pas les choses de cet œil. Elle décida de faire de moi un gourmet en m’offrant mon premier livre de cuisine et en m’invitant pour la Saint Valentin à un déjeuner au restaurant. J’avais sept ans et ce moment était magique pour moi. J’avais le sentiment d’être privilégié.

Après mon arrivée sur le continent, j’ai fait face à des difficultés car le monde de la restauration ne m’a pas tout de suite ouvert ses portes. J’ai été caissier dans un supermarché à Barbès. Ce fut pour moi un véritable choc culturel. En effet, j’ai fait la découverte d’une Afrique en plein Paris : les femmes en tenues traditionnelles, je trouvais ça à la fois magique et rassurant. J’ai également travaillé dans les trains où je découvrais les paysages de la campagne à travers les hublots. De petits boulots bien loin de mon rêve mais je me suis accroché et j’ai fini par trouver une école dans le 19 ème arrondissement de Paris. Il me fallait trouver un  restaurant d’apprentissage et j’avais une idée très précise de ce que je voulais : un restaurant qui propose des produits frais et des plats faits-maison. C’est ainsi que j’ai rencontré Marlène et Thomas, autodidactes, fous de produits frais et surtout heureux propriétaire de La machine à coudre, un restaurant bistronomique au sein duquel je me sentais comme chez ma grand-mère. J’ai tout de suite senti qu’une aventure d’une grande richesse débutait et c’est ainsi que j’ai obtenu avec eux mon CAP et entamé une année en dessert de restaurant. Ce fut deux années magiques où j’ai eu la chance de voir des produits d’une qualité rare, transformés par des chefs divers aux talents exceptionnels.

J’ai appris la cuisine d’une manière peu académique au restaurant La machine à coudre avec un chef autodidacte, BENADI Thomas, qui faisait preuve de beaucoup de folie mais d’une grande connaissance des produits. Il fut par la suite remplacé par le chef NICOLAS Cédric qui a construit son expérience dans des restaurants étoilés de renom. Des chefs comme Laurent ROY JULIEN ont également influencé positivement mon parcours. Et ma patronne, Marlène Buisson, m’a permis de développer mon palais en m’aidant à me situer et à goûter à ce qui se fait de mieux en termes de restauration sur la scène parisienne. Nous avons ensemble, fait des tables comme SEPTIME, AT Restaurant, David Toutain Restaurant et bien d’autres. Je suis actuellement en École de diététique afin d’ajouter d’autres cordes à mon arc.

Je suis un amoureux des bons produits et j’aimerais mettre l’Afrique en avant via les Caraïbes. Je suis peiné de réaliser que les produits en provenance d’Afrique et des Caraïbes sont peu influents sur la scène de la gastronomie internationale mais je me réjouis qu’aujourd’hui, des chefs comme Dieuveil Malonga ouvrent la route vers d’autres horizons.

A mon niveau j’ai créé divers desserts avec une forte influence exotique, qui racontent chacun une histoire, un moment de vie ou qui représentent les personnes qui me soutiennent dans ma quête.

La cuisine afro-caribéenne souffre de cette image de cuisine souvent trop riche, trop sucrée, peu diversifiée, trop épicée. Des clichés à la peau dure que j’espère pouvoir briser par le dialogue et l’ouverture vers l’autre.

Je travaille actuellement sur un projet intitulé «DIN FATOW». Il grandit car nous somme jeunes et fous et surtout, parce que nous voulons tirer profit de cette folie, de cette nostalgie de la terre que nous avons dû quitter, du désir de raconter aux tables parisiennes, nos souvenirs de brousse.